Ils sont toujours deux, sur le point de me sauter, bouches béantes, dents bien aiguisées, griffes sorties. Leur salive, on la sent, sur le point de dégouliner. Il y a toujours, aussi, un fusil. Il me touche lentement le bras, près de mon aisselle.
Je ne bouge pas. Je respire l’odeur de la grenade, pas loin. Un bruit d’abeille qui bourdonne. Etrangement, je n’ai pas peur. Je fais semblant de dormir. Mais tous les muscles de mon corps, sont tendus, prêt à sauter, à me sauver, à me battre.
Leur menace suspendue, ils restent tous deux, figés, entre ciel et mer. Plus loin, un autre voyageur nous dépasse, aussi vite que ses minces jambes lui permettent de galoper. Il ne peut pas s’impliquer.
La mer n’est pas la mer, mais un désert.